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Chèvres de la Solidarité – projet de lutte contre la pauvreté des familles.

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Une chèvre avec son chevreau, quelques heures après la mise-bas.
Présentation du projet Chèvres de la Solidarité

Projet de lutte contre la pauvreté des familles.

  • Faire passer d’un état de précarité
    à une situation d’autonomie économique et sociale.


CONTEXTE GÉNÉRAL

Selon la Croix Rouge, avant 2007, 850 millions de personnes souffraient de sous-alimentation dans le monde. Avec la flambée des prix des denrées alimentaires, la seule année 2007 comptait 75 millions de personnes touchées en plus.

Les causes de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition en Afrique sont multiples: les conflits, la maladie (VIH/sida), la dégradation de l’environnement, l’explosion de la démographie, la mauvaise gouvernance, le délabrement des services publics ou encore la dette nationale.

Concernant la Côte d’Ivoire, le pays a été en proie, pendant plus d’une décennie, à une série de crises socio-politiques qui ont connu deux points culminants : la rébellion de 2002 et la crise postélectorale de 2011. Cette décennie a accentué la pauvreté (Voir Dsrp). En outre, dans tout le pays, on observe une pression croissante sur les terres, source de nombreux conflits fonciers, souvent sanglants et mortels à l’ouest du pays. La taille moyenne des exploitations diminue à mesure que les parcelles se morcellent et que les paysans se débattent pour trouver de l’espace tant pour produire des cultures de rente que pour subvenir à leurs besoins alimentaires en cultures vivrières.

Objet du projet

Seules des actions et des politiques de prévention des catastrophes et d’aide à l’autonomie des populations peuvent venir à bout des problèmes de famine dans le monde. Tout en reconnaissant l’importance des assistances ponctuelles, celles-ci ne sont malheureusement pas pérennes. Elles créent une dépendance, ressentie par les populations comme une humiliation. Nous avons donc choisi d’aider les populations à se prendre en charge à travers des projets qui les autonomisent.

L’une des principales causes de cette sous-alimentation étant le difficile accès aux protéines animales, ce projet se penche sur la résolution de ce déficit par un élevage assuré par les familles.

L’apparition de la fièvre Ébola en Afrique de l’Ouest et l’interdiction conséquente de la consommation des ruminants sauvages prive les populations de sources de protéinesaggravant ainsi les risques de malnutrition, faisant de ce projet une véritable URGENCE.

La production de lait obtenue dans des exploitations familiales de petite taille par des femmes bien suivies et encadrées appliquant des techniques d’élevage adéquates mais simplifiées (race laitière locale, ration mixte et suivi sanitaire sur la base de pratiques agro écologiques) peut jouer un rôle de dynamisation du tissu rural et conforter la sécurité alimentaire dans des zones difficiles ou sujettes à des conflits fonciers, telle que la région de Duékoué.

Élevage de chèvres

De manière générale, l’élevage intéresse vivement le milieu rural qui ne le pratique que très peu, faute d’informations, de moyens ou de formation. De nombreux paysans sont prêts à s’adonner à l’activité d’élevage, véritable source de diversification de revenus des petits exploitants agricoles, en individuel ou en coopératives.

Notre ambition est qu’une partie de la propriété du bétail passe progressivement de l’éleveur professionnel aux familles, pour à la fois, faire de l’élevage un moyen de diversifier les activités très dépendantes des cultures de rente – qui sont une menace pour l’autosuffisance alimentaire – et profiter des avantages qu’offre le bétail qui doit être considéré comme une véritable banque sur pied.

La fonction des caprins dans l’alimentation des ruraux est importante et constitue une épargne pour les femmes et une source de revenus monétaires facilement mobilisable.

En passant progressivement d’une gestion du bétail précaire à une gestion rentable et à la portée des couches sociales défavorisées, l’animal n’est plus considéré comme un bien que l’on ne vend que rarement pour répondre à des besoins très pressants, mais devient un bien vendu selon les opportunités offertes par le marché dans une gestion moderne et une logique de rentabilité.

La démocratisation du téléphone portable en Afrique est un précieux partenaire dans la levée des obstacles traditionnels à la rentabilité : facilité d’accès à l’information et à l’assistance, échange d’informations en temps réel dans le réseau, maîtrise du marché.


L’ELEVAGE CAPRIN EN ZONES TROPICALES ([i])
La plupart des caprins dans le monde sont élevés dans des systèmes d’élevage traditionnels extensifs ou semi-extensifs avec un faible niveau d’intrants. Ils contribuent fortement à l’économie familiale. Malgré l’accroissement de la population mondiale de chèvres, l’amélioration de la productivité de ces systèmes d’élevage reste un enjeu majeur pour le développement des populations du Sud en réponse aux besoins croissants en viande et en lait.
L’élevage caprin possède de nombreux atouts, en raison de ses potentialités et de sa multifonctionnalité : soutien à l’économie familiale, vecteur de résorption de la pauvreté, valorisation des zones marginales, couverture des besoins croissants des populations en produits reconnus entre autres pour leurs qualités nutritionnelles (lait ou viande). Mais le secteur de l’élevage caprin étant peu soutenu techniquement et institutionnellement, ce potentiel reste largement sous-exploité au regard des besoins. Pour tirer profit de ce potentiel, tout projet doit tenir compte des grands enjeux de la durabilité auxquels sont confrontés les productions animales et agricoles en zone tropicale, notamment les nombreuses contraintes institutionnelles, climatiques, alimentaires et pathologiques.
En effet, la confiance aux institutions de formation et de recherche, ainsi qu’aux équipes d’encadrement de l’élevage s’effrite au fil des questions pertinentes.
Les perspectives de développement de l’élevage caprin sont très  favorables à l’ouest de la Côte d’Ivoire avec une bonne pluviométrie, et des possibilités de pâturages. Le CIDI dispose de nombreuses aires de pâturage, de l’eau en abondance. Le succès de l’expérience de l’élevage bovin entre 2006 et 2010, témoigne des chances de réussite du présent projet.
Dans le cadre du projet « Chèvres de la Solidarité » un accent particulier sera mis sur la formation et l’accès aux savoirs techniques afin que les éleveurs ne soient pas laissés à l’abandon. Un réseau d’échange d’informations sera mis en place et le CIDI en assurera le bon fonctionnement. Cette formation est d’autant plus primordiale que les éleveurs devront être capables de gérer la reproduction de leurs chèvres en fonction de leurs propres objectifs, de la disponibilité d’aliments et de la demande du marché ; car  la reproduction est un point clé permettant de piloter l’ensemble du système d’élevage.
Ayant bien identifié les contraintes de la production caprine, le projet offre une perspective de développement durable, c’est-à-dire avec un apport réduit et maîtrisé en intrants.

[i] Sources : INRA (2012)


Pourquoi élever des chèvres laitières ?

  • Élever des chèvres, c’est se bâtir une véritable banque sur pied;
  • Les chèvres ont un gros rendement laitier par rapport à leur poids corporel et à leur consommation de fourrages;
  • Les besoins en surfaces et en capitaux sont inférieurs à ceux pour les vaches laitières et la production n’est pas contingentée.

Il est très facile de transformer les stabulations existantes, et les chèvres pâturent très bien dans les fortes pentes et les surfaces de protection de la nature.

  • Les chèvres laitières se reproduisent rapidement. Elles peuvent chevroter deux fois l’an et le plus souvent elles mettent bas des jumeaux ou des triplés.
  • Beaucoup de chèvres laitières sont la propriété des femmes, ce qui leur permet d’augmenter leurs revenus.
  • Le lait de chèvre peut se vendre trois fois plus cher que celui de vache, et il contient le double de vitamine A – essentielle à la bonne croissance des enfants, sans oublier ses vertus en matière de prévention des problèmes des yeux.
  • Les matières grasses et protéiques du lait de chèvre sont facilement digérées en comparaison de celles du lait de vache.
  • Le lait de chèvre est très bénéfique pour les gens qui souffrent d’ulcères d’estomac et il constitue un aliment de substitution pour ceux qui sont allergiques au lait de vache.
  • Le lait de chèvre peut être transformé en produits à valeur ajoutée comme le fromage et le yogourt.
  • Les femelles les plus âgées de même que les mâles excédentaires peuvent être abattus ou vendus pour la viande.
  • Les chèvres peuvent se nourrir des arbustes non consommés par les autres animaux du cheptel.
  • Le fumier de chèvre contient une grande quantité d’azote et il peut être utilisé pour amender le sol, augmentant ainsi les rendements des cultures, ou pour fertiliser les étangs piscicoles;
  • Les boucs de race laitière peuvent être utilisés pour saillir les chèvres des environs, générant ainsi des revenus supplémentaires ou permettant au projet de renforcer ses objectifs de solidarité.
  • Il existe déjà un marché pour le lait de chèvre

CONTEXTE PARTICULIER ET LOCALISATION

Le projet sera initié et conduit à partir du site pilote du CIDI, dans le village de GUITROZON, région du Guemon, à l’ouest de la Côte d’Ivoire, dans le département de Duékoué (480 Km d’Abidjan et chef-lieu de région). Guitrozon  est un village d’environ 3.000 habitants, situé à seulement 2 km de Duékoué sur l’axe bitumé Duékoué-Man. Avec l’ensemble des campements dépendant de ce village, la population totale peut être estimée à plus de 15.000 habitants et se répartit entre autochtones WE, allochtones (ivoiriens venus d’autres régions du pays) et allogènes (Burkinabés, Maliens, Guinéens, etc.)…

La région du Guemon porte encore de graves et larges stigmates de la crise politico-militaire de septembre 2002, marquée par de sérieux soubresauts et conflits avant de se prolonger par la crise postélectorale d’avril 2011. A l’occasion de cette dernière crise, la ville de Duékoué a enregistré officiellement plus de 1.000 morts en une seule nuit, essentiellement de l’ethnie WE.

Cette région fait aujourd’hui face à de gros défis en matière d’infrastructures communautaires et de lutte contre la pauvreté, mais aussi de cohésion sociale. De 2002 à 2005, le village de Guitrozon a été gravement traumatisé avec notamment l’attaque de 2005. Il n’a pas échappé, non plus, aux effets de la crise postélectorale, ce qui a accentué la pauvreté, à l’instar de toute la région.

L’économie du village de Guitrozon (Commune de Duékoué)

Guitrozon  est un village essentiellement agricole. On y cultive des cultures de rente telles que le cacao, le café, l’hévéa, et de nombreuses cultures vivrières (riz, manioc, igname, banane, etc.). L’élevage y est pratiqué de façon artisanale et n’est pas encadré.


Fonctionnement du projet

Le projet est largement inspiré du concept «Qui reçoit … donne » de l’association « Élevage sans frontières ». Par ce principe de microcrédit «Qui reçoit … donne», pour chaque animal reçu, en début de projet, les familles s’engagent à faire don d’un animal né de l’élevage à une autre famille dans le besoin.

En effet, ce principe de microcrédit en animaux, contrôlé avec soin, responsabilise les bénéficiaires et favorise la solidarité entre les familles. Il crée un effet multiplicateur qui permet à des communautés entières de profiter de cette aide durable au développement.

Bénéficiaires du projet « Chèvres de la Solidarité »

Les bénéficiaires sont les habitants du village de Guitrozon et des nombreux hameaux des alentours. Avec multiplication dans une cinquantaine de villages du département de Duékoué.

Impact du projet « Chèvres de la Solidarité »

En plus d’être une activité génératrice de revenus (AGR), le projet aura de nombreux impacts et contribuera à la cohésion sociale  et à la lutte pérenne contre la pauvreté. Au titre de la pérennisation des avantages du projet, il est prévu un module de renforcement de la capacité des communautés et des familles à gérer et pérenniser des projets. L’occasion de ce projet sera mise à profit pour des efforts de sensibilisation et d’éducation à l’hygiène et à la santé dans les écoles, les familles, les groupes communautaires.

Diffuser les connaissances, les compétences et les outils techniques est essentiel à la réussite de l’urgence à améliorer durablement l’accès à une alimentation de qualité tout en garantissant les revenus.


SITE PILOTE DES «CHÈVRES DE LA SOLIDARITÉ»

Zone d’accueil du projet Centre de Développement International Intégré (CIDI) à Guitrozon

Le projet sera réalisé au Centre de Développement International Intégré (CIDI), d’une superficie totale de 14 hectares, disposant de surfaces de pâturages attenants au bâtiment à aménager en étable.

L’espace retenu comprend un bâtiment de 12 m de largeur sur 15 m de longueur, soit une superficie de 180 m². Le bâtiment est entièrement couvert de tôle aluminium avec des volets d’aération par décalage de pentes de toitures.
Le bâtiment donne sur une cour intérieure de 15mx20m. L’ensemble est clôturé et situé en bordure d’un lac. Le sol de 180 m² est en dur et bétonné.

Le village est alimenté en eau courante et bénéfice de l’électricité.
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LA RACE CAPRINE CHOISIE

Pour le démarrage du projet, nous avons retenu la variété « Chèvre rousse de Maradi » à importer du Niger.

Origine: Cette race est largement répandue au centre du Niger, entre Maradi et Tessaoua. Elle existe au centre-nord du Nigeria, dans les régions de Sokoto et de Kano. Elle est largement métissée avec la chèvre du Sahel. Elle a été exportée vers d’autres pays d’Afrique de l’Ouest : Guinée, Côte d’Ivoire, Mali, Burkina Faso, Togo…

chèvre rousse de Maradi
La chèvre rousse de Maradi, au Niger

Description: C’est une chèvre de petite taille, à pattes courtes mais élancée. La tête est fine, à muqueuses noires, à front bombé, à profil droit ou légèrement concave. Les cornes sont moyennes dans les deux sexes. Les oreilles sont longues et tombantes ou horizontales. Le poil est ras, serré et doux sur une peau ferme et souple. La robe est homogène, brillante, rouge à reflets acajou, parfois noire. Le mâle peut présenter souvent une raie dorsale foncée ou même noire. Lire la suite …

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