Qu’est-ce-que le CIDI?
Le projet phare de l’organisation non gouvernementale de développement (ongd) ACADRE est l’ouverture du Centre d’Incubation et de Développement Intégré (CIDI) à Guitrozon dans la commune de Duékoué. Ce projet ambitieux d’un centre multidisciplinaire de lutte contre la pauvreté et de prise en charge des problématiques de développement par une approche africaine est porté par l’Ong ACADRE (Agence de Conseils, d’Appui au Développement, à la Recherche et à l’Environnement) qui voudrait ainsi capitaliser ses expériences en matière de développement solidaire.
Le Centre d’Incubation et de Développement Intégré (CIDI) sera une grande école ivoirienne de fermiers-entrepreneurs ouverte sur l’ensemble de la sous-région. LeCIDI sera un centre d’incubation et de développement de l’entrepreunariat dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage et des petits métiers ruraux et péri-urbains Le CIDI dispose déjà d’infrastructures bâties sur un terrain de cinq hectares et comportera différents sous-projets complémentaires, selon la logique du « concept circulaire » qui assure rentabilité, intégration et cohérence environnementale. Parmi ces infrastructures, l’on note des étangs piscicoles de différentes tailles, des enclos et bâtiments de volailles et caprins (voir projet de chèvres de la solidarité), des parcelles de cultures maraîchères pour des expériences pratiques, un centre de santé rural. Tout ce dispositif sera complété par un centre de documentation aux métiers de l’agriculture et de l’élevage (dont le bâtiment existe aussi), un sous-projet de production de semences bio spécifiques aux climats tropicaux, la mise en place de coopératives de production et de commercialisation, la vulgarisation d’activités innovantes, ainsi que les équipements nécessaires au fonctionnement du centre de santé, et l’approvisionnement en matériel végétal et animal.
Le principe de base du « concept circulaire » est que la production végétale, la production animale et la pisciculture se dynamisent mutuellement dans la logique du « rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme »
L’angle principal des activités du CIDI restera la promotion d’une agriculture familiale et d’un élevage familial garantissant l’abandon du recours aux pesticides et aux engrais chimiques, qui endettent les paysans et tuent les sols.
Gratuites, les formations se feront sur des cursus de 6 à 30 mois, selon les filières et seront entrecoupées de stages pratiques de mise en oeuvre sur la parcelle ou le projet personnel de l’apprenant. Les formations vont de la gestion de fermes aux nouvelles techniques agricoles et pastorales, en passant par la comptabilité de base, l’informatique, l’accès aux réseaux sociaux, le management entrepreneurial, etc.
Les bénéficiaires seront soutenus par la mise à disposition de semences, de ruches, d’alevins, de plants vigoureux, et accessoirement de petits matériels de travail, etc.
Enfin, la nécessité de pérenniser le CIDI a conduit à prévoir la mise en oeuvre du volet eco-tourisme du projet par la réhabilitation et l’exploitation de l’auberge Matchaix dont une partie des revenus servira à financer ce développement solidaire.
Zones géographiques
Le projet s’implante, en Côte d’Ivoire, dans la région de l’Ouest, en raison des spécificités propres à cette région. Ainsi, le CIDI (Centre d’Incubation et de Développement Intégré) se décline en un projet pilote à établir à Guitrozon, dans le département de Duékoué. A partir de cette école de fermiers-entrepreneurs, beaucoup de sous-projets, faciles à répliquer et à impact mesurable seront soutenus au profit des populations.
Le choix, en Côte d’Ivoire, de la région de l’Ouest, est motivé par plusieurs raisons, notamment à cause du constat que le niveau de pauvreté dans la région de l’ouest est l’un des plus élevé du pays comme le montre la carte officielle du Document de Stratégie de Lutte contre la pauvreté (DSRP) établi en liaison avec les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) à la date de décembre 2008. Malheureusement, la situation s’est empirée après la crise postélectorale de décembre 2010 à avril 2011.
Par ailleurs,
- Duékoué est, avec Sassandra, l’un des deux départements à n’avoir pas été doté, pendant les dix ans de crise qu’a connue le pays, d’un Conseil Général, depuis la mise en place en 2002 de cette institution de développement local;
- Ravagée par les conflits et les guerres de ces dernières années, l’ouest s’appauvrit d’année en année. Plus de la moitié de la population vit sous le seuil national de pauvreté. Le taux d’alphabétisation des femmes est bas, et l’accès aux services de santé reste très limité;
- Cette région a été secouée de septembre 2002 à avril 2011 et même au delà, par de nombreux soubresauts liés aux différentes crises survenues dans le pays et qui ont sérieusement freiné son développement;
- Les conflits intercommunautaires à relents fonciers sont malheureusement en partie alimentés par la pauvreté, le manque d’infrastructures de base et les séquelles des différentes crises sociopolitiques;
- Les différentes violentes récurrentes dont les massacres de Guitrozon et Petit-Duékoué en juin 2005, de Duékoué au quartier CARREFOUR en mars 2011, etc. ont sérieusement perturbé les systèmes traditionnels de production et appellent de ce fait des réponses urgentes et originales en matière d’activités génératrices de revenuspour les populations les plus vulnérables, notamment les jeunes déscolarisés, les femmes, les personnes démunies, etc.;
- L’ouest demeure une véritable poudrière à désamorcer dans l’urgence et dans la durée;
En raison de la vocation internationale du CIDI, l’ambition est d’étendre cette expérience à d’autres régions ivoiriennes et pays africains après la consolidation de sa phase pilote.
